LE 22 AVRIL 2012 DANS LE RHÔNE

Article paru sur Lyon Capitale

REPORTAGE – La soixantaine de militants réunis à la permanence du FN dimanche soir a explosé de joie en découvrant le score élevé de leur candidate, et celui moins haut qu’annoncé de Jean-Luc Mélenchon.

20h. Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle tombent. Au siège départemental du Front National (2e arr), pas le temps de huer l’affiche du second tour, que le score prévisionnel de Marine Le Pen s’affiche déjà : 19%. Applaudissements, cris de joie, personne ne s’attendait à ce que la fille fasse mieux que le père en 2002. Et en bonus : Jean-Luc Mélenchon est loin derrière elle, avec 10,92%. Dans l’esprit des militants, le second tour semble déjà passé tant ce score apporte de l’espoir pour les législatives. « Mélenchon, qui voulait nous voir guillotinés est lui-même passé à la trappe ! » La soixantaine de personnes réunies au siège départemental du FN applaudit à tout rompre le discours de Christophe Boudot, secrétaire du parti dans le Rhône. Militants et sympathisants semblent se réjouir davantage de la défaite de leur ennemi, que du  »score historique » de Marine Le Pen, qui frôle 20%.  »On savait que Marine allait faire 20%, on a jamais douté » affirme une militante.

La foule unie entonne La Marseillaise avant de s’attaquer à la charcuterie du buffet. A 21h, le brouhaha ambiant s’éteint: la Présidente du parti s’adresse à ses partisans depuis la salle Equinoxe, à Paris. Les yeux rivés sur TF1, tous écoutent attentivement avant d’applaudir en scandant le prénom de leur championne. Mais tandis que tout le monde trinque sans modération, ses estimations de vote redescendent à 18,3%, perturbant le moment de liesse.  »Tant que Mélenchon ne monte pas, c’est ce qui compte! » déclare un militant.  »Mélenchon est un personnage inventé par les médias. Ce soir, on voit qu’il ne méritait pas cette médiatisation. »

L’espoir des législatives

Dans la salle du cours Verdun, beaucoup sont déjà au mois de juin.  »Marine a eu plus de voix que son père en 2002, c’est de bon augure pour les législatives. » Malgré leur  »mode de scrutin défavorable », l’absence de proportionnelle, Christophe Boudot est optimiste.  »Les classes populaires se sentent trahies par la gauche. Nous pouvons avoir plusieurs députés, dans le Beaujolais, l’Est Lyonnais et dans ma circonscription, la 7e. » Alexandre Barras, suppléant de Agnès Henry dans la 11e circonscription, se dit également confiant.  »5 ou 6 élus, ce serait l’idéal. Le parti pourra s’exprimer en espérant gangrener les collègues! » D’autres sympathisants ne cachent pas leur déception. Pour eux, l’affiche du 6 mai prochain aurait dû être Hollande-Marine. Un membre d’un mouvement proche du FN (dont il préfère taire le nom) estime que  »soit on se révolte, soit on se couche ».

Comme lui, nombreux sont les militants qui envisagent l’abstention, quelles que soient les consignes que Marine Le Pen leur donnera le 1er mai, place de l’Opéra. Pourtant, Christophe Boudot l’affirme :  »Nous nous alignerons sur ce qu’elle annoncera ». Vers 23h, la soirée électorale prend fin en présence d’une quinzaine de militants qui refont le monde, un verre à la main.  »Marine a des valeurs sociales, comme Hollande, mais le social avec nous c’est pour les Français. On ne veut pas que tous les immigrés débarquent en France et obtiennent des droits directement ». Pour conclure la soirée, le petit groupe entonne des chants patriotiques, dont une intitulée  »Alger la blanche », à la mémoire de l’Algérie Française.

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